que signifie le label swiss hosting?
swiss hosting suit deux principes:
- Les données restent en Suisse.
- L’accès à ces données par des tiers n’est possible que via les autorités suisses.
Les grands prestataires internationaux ayant une filiale en Suisse suivent le premier principe, pas le deuxième.
Il est faux d’affirmer que la protection des données peut être imposée par contrat conformément aux exigences suisses. Les quatre exemples suivants montrent que ce n’est pas le cas:
- CLOUD Act: cette loi adoptée en 2018 aux États-Unis permet aux autorités américaines d’accéder aux données hébergées par les entreprises américaines ou soumises aux lois américaines, peu importe le territoire où elles se trouvent.
- L’arrêt Schrems-II: le bouclier de protection des données UE-États-Unis (Privacy Shield), a longtemps été considéré comme l’accord qui permettait d’exporter des données de l’Europe vers les États-Unis tout en respectant les normes européennes. En juillet 2020, la Cour de justice de l’Union européenne (CJCE) a rendu l’arrêt Schrems-II, jugeant ce bouclier invalide. La Cour a considéré comme établi que des entreprises américaines ne pouvaient pas s’opposer aux demandes d’accès aux données des organisations gouvernementales nationales, et que la sécurité des données n’était donc pas garantie. Cette décision a créé une fiction juridique. Le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) s’est joint au jugement peu après, signant la fin de notre accord parallèle. Le PFPDT se prononce explicitement à ce sujet dans son «Guide pour vérifier l'admissibilité des transferts directs ou indirects de données vers l'étranger».
- Le cas de Crypto AG: cette entreprise suisse a été achetée en secret par la CIA et le service allemand de renseignement (BND) et a livré des dispositifs de chiffrement à des gouvernements tiers.
- La gestion des données au quotidien: la gestion des données entraîne une situation paradoxale. La direction, responsable des données d’une filiale suisse, doit à la fois se conformer au droit suisse et exécuter les ordres de ses supérieurs étrangers. Dans la pratique, les données (p. ex. les données client recueillies à des fins de promotion) sont souvent partagées, même si cela enfreint la loi sur la protection des données. Tant que personne ne porte plainte, personne ne sera jugé. Et peu d’entre nous envions le sort réservé à la plupart des lanceuses et lanceurs d’alerte.
Le label swiss hosting est une promesse juridique. Il indique que, dans le cadre d’une procédure ordinaire, seules les autorités suisses ont accès aux données, et les parties concernées sont traitées conformément au droit suisse.